Projet "Becquart" (Canon d'or, Lambersart)
Le Collectif du Canon d’or est un groupement d’habitants du quartier qui s’est constitué en octobre 2022 à l’approche de la mise en place des expérimentations préalables à la définition du projet dit Becquart.
L’imprécision des caractéristiques de ce projet a suscité, dès le début, de nombreux mécontentements.
Des expérimentations de pure forme, manquant de cohérence, dont les buts dépassent le strict apaisement de l’avenue Becquart
Le « cadre expérimental » a été défini unilatéralement par les responsables du projet, dans chacun de ses aspects (choix des pré-requis, solutions mises en scène, ajustements de dernière minute et choix final du 29 juin 2023).
Chacune des deux expérimentations (« phase I » et « phase II ») portait, dès sa conception, son lot d’anomalies et d’incohérences :
- plans contraires aux exigences du Code de la route (pour exemple : zones limitées à un PTC < ou = à 3,5 T servant d’itinéraires de transit pour des PL de 25 à 30 T de PTC)
- rejet « assumé » de la circulation de l’avenue Becquart dans les rues adjacentes, et en particulier dans la rue de Lille, déjà plus fréquentée que l’avenue Becquart avant expérimentation
- décision de mise en sens unique de l’avenue Becquart ignorant totalement la configuration du bâti (impossibilité, par exemple, de virer à 60° pour certains PL ou véhicules longs)
- passage drastiquement minoré dans une artère aux commerces installés pour sa fréquentation
Certes, à la faveur de travaux à réaliser avenue Becquart, il convenait de repenser l’aménagement de surface dans le sens d’un apaisement. Mais ce strict apaisement passait par la suppression du stationnement unilatéral alterné, le respect de la limitation de vitesse à 30 km/h et la pose d’un enrobé adapté aux passages des bus. Pour répondre aux désirs de certains riverains de l’avenue Becquart qui exprimaient leurs attentes depuis un certain temps, la municipalité a pris la liberté d’adopter des schémas qui allaient bien au-delà du strict apaisement de l’avenue. Le projet « Becquart » visait, dès son origine, à améliorer le cadre de vie des seuls riverains de l’avenue Becquart, en ignorant le reste du quartier.
Des expérimentations discutables
A l’issue d’une phase I en « tête-bêche », au manque de réalisme évident et dommageable pour l’ensemble du quartier, la municipalité s’est résolue à prendre partiellement en compte les préoccupations des riverains en modifiant certaines caractéristiques de la seconde phase expérimentale (adoption d’un sens unique « remontant » remplaçant le maintien de tête-bêche initialement prévu en phase II). Lors du Conseil municipal du 29 juin 2023, l’annonce du choix définitif effectué unilatéralement par les élus responsables du projet a été faite : maintien du schéma expérimenté en phase II.
Ces expérimentations ont généré un coût pour la collectivité, sans pour autant offrir aux habitants une réelle possibilité de s’exprimer, en particulier pour faire valoir une possible « troisième voie ». Sur la forme, leur mise en œuvre a révélé un manque de clarté dans la signalétique, beaucoup trop dense et parfois nébuleuse.
Les conséquences de ce choix sont lourdes :
- transfert du trafic de Becquart vers les rues adjacentes ; pendant que l’avenue est désertifiée, certaines voies (rue de Lille et avenue Delécaux en particulier) sont saturées, alors même que l’importante densification immobilière prévue à Lambersart n’a pas encore produit ses effets.
- complexification des trajets et multiplication des « boucles de desserte »
- explosion des infractions routières : sens interdits, refus de priorités, demi-tours intempestifs, passages aux feux rouges ……
- augmentation généralisée de la vitesse en dépit de l’instauration préalable d’une zone 30 ; pas de réelle volonté de la part des élus de veiller au respect des règles en vigueur
- mise en difficulté des commerçants et de l’ensemble des activités professionnelles, installées sur zone ou à domicile (difficultés d’accès et de stationnement, ruptures de comportement)
- réduction de l’offre globale de stationnement, d’ores et déjà insuffisante, avant même la sur-densification promise par la multiplication des projets immobiliers
- mépris total des choix d’installation des uns et des autres lors de leur arrivée au Canon d’or
Enfin, il est important de noter que le nouveau plan de circulation au Canon d’or ne présente aucun intérêt en termes de protection de l’environnement. En revanche, il a instauré une insécurité « des déplacements » sans précédent ; il est également à l’origine de tensions entre riverains et de l’émergence d’une atmosphère délétère.
Un processus de démocratie participative et de concertation qui n'en a eu que le nom
- Un comité de suivi a été créé dans le cadre des expérimentations ; en dépit de nombreuses demandes, nous n’avons obtenu aucune explication quant à sa composition exacte, quant à son fonctionnement et quant à la réelle représentativité de ses membres.
- Aucune concertation publique de début juin 2022 à juillet 2023. Au surplus, les réunions de quartier tenues à ces dates n’ont été que des chambres d’enregistrement, vouées à cautionner des choix préétablis.
- Décision prise unilatéralement par la mairie, en l’absence de consultation populaire.
- Par ailleurs, des engagements, réitérés par les élus, de remise en cause de leur démarche en cas de résultat insatisfaisant n’ont pas été tenus.
Un autre projet était envisageable
Le Collectif a fait valoir une « troisième voie » dans un dossier qui a été remis à l’adjoint délégué en charge des expérimentations. Ce dossier présentait le schéma d’une circulation à double sens « maîtrisée » dans l’avenue Becquart, de la rue de Lille au carrefour des cinq avenues. Il validait bien évidemment la suppression de l’alternance de stationnement et prônait la pose d’un enrobé adapté au passage des bus. La restauration du double sens de circulation était en elle-même un facteur de frein aux vitesses très excessives constatées actuellement. Par ailleurs, ce schéma proposait de combiner plusieurs dispositifs de réduction de la vitesse, ainsi qu’une meilleure prise en compte de la sécurité des piétons.
Par l’annonce en Conseil municipal du 29 juin 2023 du choix effectué par les élus, nous avons compris que le projet proposé par le Collectif n’avait pas retenu leur attention.
Un manque de vision globale
Eu égard aux exigences environnementales, les solutions ne passent pas à l’évidence par la mise en place de sens interdits et par le rejet des flux de circulation d’une voie vers les autres.
La gestion de ces flux requiert une vision globale, et donc un traitement métropolitain ; elle réclame que l’on s’attaque à l’origine des nuisances, au lieu de les pérenniser en les déplaçant. L’aménagement du territoire exige une réorientation drastique (nouvelle stratégie d’implantation et redéploiement des activités, remise à niveau de l’offre ferroviaire et parkings-relais, navettes, etc…..).
Il est urgent de procéder à ces arbitrages, d’autant que la densification immobilière voulue par la municipalité de Lambersart ne peut qu’accroître considérablement les difficultés de circulation et le manque de stationnement.