La décision de la MEL de poser un enrobé phonique en mai 2025 sur la rocade Nord-Ouest, à hauteur de Lambersart, va dans le bon sens. Mais ses effets restent limités, à la fois dans le temps et dans l’ampleur de la réduction des nuisances.
Par ailleurs, la MEL comme la mairie de Lambersart constatent la dégradation de la qualité de l’air… sans engager d’actions à la hauteur de l’enjeu, alors même que les conséquences sanitaires pour les habitants est réel.
Malgré un enrobé phonique, le tribunal condamne la MEL pour nuisances sonores
Alors même que la MEL se félicitait de la rénovation de l’enrobé phonique de la rocade Nord-Ouest à Lambersart, le tribunal administratif l’a condamnée, le 1ᵉʳ octobre 2025, pour les nuisances sonores persistantes subies par les riverains.
Deux Lambersartois habitant du quartier Verghelles, ont obtenues en octobre 2025, la condamnation de la Métropole européenne de Lille (MEL) en raison des nuisances sonores persistantes provoquées par la rocade Nord-Ouest.
Le tribunal reconnaît que :
les nuisances sonores sont anormalement élevées, avec des pics nocturnes pouvant atteindre 70 dB,
ces nuisances constituent un préjudice grave et spécial, engageant la responsabilité de la MEL.
En conséquence, la MEL est condamnée à verser 10 000 € aux requérants au titre du trouble de jouissance.
L'enrobé phonique, une réponse insuffisante aux nuisances sonores subies par les riverains
❌ D’abord, si la réduction du bruit de 5 à 6 décibels est réelle dans des conditions optimales, elle ne s’applique principalement qu’au bruit de roulement à des vitesses supérieures à 70 km/h. Or, sur cette portion de la rocade Nord-Ouest à hauteur de Lambersart, les embouteillages fréquents limitent souvent la vitesse à bien moins. Le gain acoustique dans ces conditions est donc inférieur.
❌ Ensuite, ce type de revêtement n’agit pas sur les bruits de moteurs, d’accélérations brutales ou d’échappements bruyants, qui sont pourtant souvent dérangeants.
De plus, en cas de pluie ou sur sol humide, son efficacité acoustique est considérablement réduite.
❌ Enfin, la durée de vie de ce type de revêtement est en moyenne de 5 à 7 ans, avec une perte progressive d’efficacité sonore dès les premières années.
Face à ces limites, il est important de rappeler que seule l’installation d’écrans acoustiques (murs anti-bruit) permet une réduction significative, durable et globale du bruit.
C’est une solution que les riverains réclament depuis longtemps et qui, elle, s’attaque à l’ensemble des sources sonores.
Lambersart et les nuisances sonores du trafic routier de transit
Malgré l’adoption des Plans de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE) par les élus de la MEL depuis 2015, aucune action concrète n’a été menée pour améliorer la situation.
Pire encore : le tribunal administratif constate que les nuisances sonores s’aggravent à Lambersart.
Et pourtant, cette situation, qui a des conséquences directes sur la santé des Lambersartois, ne suscite aucune réaction ni initiative de la part des élus du conseil municipal de Lambersart, majorité comme opposition…
Sur cette carte, on constate qu’à Lambersart, tous les grands axes routiers sont concernés :
- La rocade Nord-Ouest
- L’avenue de l’Hippodrome
- L’avenue de Dunkerque
- L’avenue du Bois
- L’avenue Henri Delecaux
- L’avenue Auguste Bonte
- L’avenue Kennedy
- La rue Eugène Descamps
- La rue du Bourg
- La rue de Lille
- L’avenue de l’Égalité
- Le boulevard de l’Alliance Nord-Ouest
- …
Et la pollution de l'air
À Lambersart, la pollution aux particules fines PM2,5 est de loin la plus préoccupante.
Selon les mesures de l’organisme officiel Atmo Hauts-de-France, 95% des habitants de Lambersart sont exposés à des niveaux de PM2,5 supérieurs aux seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Lambersart figure parmi les communes les plus touchées de la métropole lilloise : les concentrations de particules fines y sont élevées.
Cette pollution de l’air s’explique par plusieurs facteurs cumulés :
un trafic routier de transit très important;
une urbanisation toujours plus dense dans le cœur de la métropole (Lille, La Madeleine, Saint-André, Lambersart), avec une concentration croissante d’immeubles de bureaux et de flux automobiles dont Lambersart subit directement les effets en tant que commune limitrophe.
L’amélioration de qualité de l’air à Lambersart est donc un enjeu de santé publique majeur auquel le futur maire de Lambersart qui sera élu en mars 2026 devra s’attaquer.
Une véritable politique de lutte contre les nuisances sonores et la pollution de l’air à Lambersart doit être engagée par le futur nouveau maire de Lambersart, c’est à lui d’agir à la MEL !
La construction d’un mur anti-bruit le long de la rocade Nord-Ouest est nécessaire, en complément de toute autre mesure.
