Projet immobilier avenue Lyautey - Lambersart
Au 14 avenue Lyautey, presqu’à l’angle de l’avenue Delecaux, se trouve une magnifique propriété, une villa dans un parc arboré. En juin 2022, l’ensemble a été racheté par un promoteur immobilier et un agent immobilier. Ils souhaitent y construire un immeuble de 39 appartements et un parking extérieur. La mairie de Lambersart envisage de signer le permis de construire.
Un projet immobilier disproportionné
Le collectif des riverains et habitants du quartier de Canon d’Or et du Champ de Courses pense que ce projet immobilier est disproportionné. L’avenue Delecaux est déjà saturée aux heures de pointe. C’est déjà l’une des rues les plus bruyantes et les plus polluées de Lambersart. De plus, la rue Lyautey est étroite, il est nécessaire de rouler sur le trottoir lorsque deux voitures se croisent, elle n’est pas faite pour accueillir du trafic automobile. Enfin, le stationnement fait déjà cruellement défaut et le nombre de place de parking créé est limité à un quarantaine que les locataire ne seront même pas obligé de louer.
Un enjeu écologique pour Lambersart
Mais l’enjeu le plus important est d’ordre écologique. Lambersart est déjà la 8ème ville la plus densément peuplée des 95 communes de la Métropole de Lille. Or, la préservation des espaces verts à Lambersart est une question environnementale majeure et une solution concrète pour lutter au quotidien contre le dérèglement climatique. La préservation du parc de l’avenue Lyautey doit être au centre de la politique de la transition écologique. Le collectif a réalisé une étude complète sur ce sujet. (voyez aussi le contre-projet « ville santé » du collectif de la Briqueterie Lambersart)
Restitution de la concertation
Du 13 au 27 octobre 2023, dans le cadre d’une action de démocratie participative, l’association Préservons Lambersart a proposé aux Lambersartois résidant dans toutes les rues à proximité de l’avenue Lyautey de se prononcer sur le projet de la mairie de Lambersart de signer le permis de construire pour l’élévation d’un immeuble en béton de 4 étages sur l’espace vert situé au numéro 14 de l’avenue Lyautey.
Sans surprise, une large majorité ne trouve pas cohérent de bétonner cet espace vert à cet endroit.
Pollution, nuisances sonores et manque de stationnements
Beaucoup pensent que la mairie de Lambersart va cautionner un désastre écologique et environnemental en acceptant de bétonner ce corridor biologique empêchant une partie de la circulation d’espèces animales protégées et que cela viendra aussi diminuer un peu plus la perméabilité du sol des quartiers du Canon d’Or et du Champ de Courses.
Beaucoup aussi en ont assez de l’augmentation du trafic automobile. L’avenue Delecaux est déjà l’une des avenues les plus saturées de Lambersart et l’une des plus polluées et les plus bruyantes de toute la MEL. Construire 39 appartements à cet endroit apportera encore un peu plus de voitures qui viendront se surajouter aux centaines de voitures des nouveaux habitants des futurs appartements et bureaux professionnels des sites TDF, Sion et Caby tout proches.
Enfin, le manque de stationnement est aussi fortement évoqué. Les Lambersartois ont de plus en plus de difficulté à trouver une place de stationnement dans le quartier. La décision de la mairie viendra aggraver ce problème.
Finance sans conscience...
La mairie de Lambersart invoque l’argument financier relatif à la perte possible de revenu pour les caisses de la ville et en particulier la dotation de solidarité urbaine (DSU) de 1,4 million d’euros, liée notamment au taux de logements sociaux.
Mais dans la Voix du Nord du 14 octobre la mairie indique que le budget 2024 avait déjà été construit en partant du principe que la ville perdait cette dotation. La perte de cette dotation étant acquise, cet argument perd en puissance. Certes, ceci implique un retour à une gestion très rigoureuse des dépenses publiques mais n’est-ce pas là le devoir d’un élu ?
Au surplus, aujourd’hui la préservation des espaces verts en ville est une question prioritaire de santé publique et d’écologie. La mairie de Lambersart ne doit pas faire prévaloir le financier au détriment de la santé des Lambersartois.
Lambersart est déjà la 8ème commune la plus densément peuplée de toute la MEL avec plus de 4.400 habitants au Km2 !
L’incohérence béton sur espace vert / transition écologique
La transition écologique doit se traduire dans les faits par une évolution des mentalités ainsi que par des prises de position fortes. Un maire ne doit pas avoir qu’un rôle administratif et se retrancher derrière la réglementation d’un PLU. Il doit aussi et surtout avoir un rôle Politique et savoir aller défendre les intérêts des habitants contre une réglementation inadaptée.
La construction de 39 appartements en béton sur cet espace vert est plus une grosse opération financière à mille lieues des préoccupations écologiques qu’un projet immobilier écoresponsable.
Ajoutons à cela le problème de l’imperméabilisation artificielle des sols qui contribue aux inondations de caves dans certaines rues de Lambersart.
Pour une urbanisation douce à Lambersart
Un projet plus raisonnable peut être envisagé à cet endroit à condition de l’intégrer dans une politique plus globale de la ville. Toutes nouvelles créations de logements devraient évidemment se faire dans le cadre d’un plan concret de diminution de la circulation automobile, de la pollution et du bruit. Or quel est ce plan pour Lambersart en général et pour l’avenue Delecaux en particulier alors que des centaines d’appartements et bureaux sont déjà en construction dans un rayon de 500 mètres et plusieurs milliers à venir dans un rayon de 3 kilomètres ?
Tout le monde à bien compris qu’il ne fallait plus construire sur les terres agricoles. Mais avant de bétonner les espaces verts en ville, ne faudrait-il pas d’abord rénover toutes les friches nombreuses dans la métropole et le département ? Nous savons bien que le maire n’a aucun pouvoir hors de Lambersart mais est-ce pour autant une raison pour cautionner ces politiques incohérentes couvertes par toutes ces opérations de communication ?
Un autre projet peut être envisagé
La mairie de Lambersart pourrait, par exemple, racheter ce terrain avec le produit de la vente de la Villa des Roses. Même si l’affectation ne peut pas être directement liée, il y a moyen de diluer l’opération dans le budget global. La volonté d’une vocation culturelle de ce leg se retrouverait dans la préservation d’une villa bâtie sur un terrain riche d’histoire et la conservation d’une belle architecture propre à Lambersart la Jolie.
