La communication municipale de Lambersart sous la loupe
Au cœur de Lambersart, une série d’incidents récents soulève des questions sur la transparence de la communication émanant de la mairie. Trois affaires récentes pointent du doigt une certaine tendance à flirter avec la vérité, voire à la manipuler.
Dans ce nouvel article, nous souhaitons mettre en lumière les tentatives de la mairie de Lambersart de contrôler et de biaiser les informations destinées aux habitants. Il semble que certaines communications soient teintées d’une rhétorique plus proche de la politique pré-électorale que de la simple diffusion de faits.
1 - Controverse sur le projet immobilier de la Briqueterie
Dans le nord-ouest de Lambersart, un projet immobilier pharaonique sur l’ancienne briqueterie suscite la controverse. La municipalité soutient la construction d’une quinzaine de barres d’immeubles densément peuplées, abritant au total 700 appartements et studios.
Les résidents du quartier expriment leur inquiétude et désaccord face à cette densification excessive. Il se sont constitués en association, AULLA, qui ne s’oppose pas à toute forme de construction mais prône un projet plus mesuré, respectueux du caractère du quartier et en accord avec les impératifs de transition écologique. À cet effet, elle a mené une étude approfondie sur les aspects de santé urbaine et a produit une étude sur la ville-santé.
Cependant, l’association déplore le manque de considération de la part de la mairie à l’égard de leur travail et regrette de ne pas avoir été écoutée.
Paradoxalement, dans une déclaration accordée à La Voix du Nord le 27 avril, l’adjoint à l’urbanisme affirme : « Mais on a pu coconstruire. Le projet est renforcé par l’association que nous avons rencontrée,.. »
Face à cette déclaration étonnante, l’association a réagi avec stupéfaction, publiant un démenti sur les réseaux sociaux et demandant un droit de réponse auprès de La Voix du Nord.
2 - Controverse autour du projet de la cantine du Canon d’Or à Lambersart
La municipalité de Lambersart a suscité une vive controverse en annonçant son intention de construire une cantine monumentale dans la cour de l’école Watteau, sans préalablement consulter les parties concernées. Cette décision a déclenché une réaction immédiate de la part d’un collectif regroupant des parents d’élèves et des riverains, qui estiment que ce projet est inapproprié pour les enfants.
Pourtant, selon les déclarations de l’adjoint aux travaux rapportées par le journal La Croix du Nord : « Nous avons présenté cette nouvelle version aux parents d’élèves de l’école Samain le 19 février, ils étaient ravis ».
Cependant, l’association des parents d’élèves a rapidement réagi en démentant catégoriquement ces propos, affirmant n’avoir jamais exprimé de satisfaction à l’égard de cette nouvelle version du projet.
3 - Affirmation inexacte sur le bar la Guinguette de Lambersart
Au cours de l’été 2023, une pétition a rallié plus de 60 familles de riverains du bar La Guinguette, établi sur la plaine du Colysée, dans le quartier du Champ de Courses. Les doléances portaient principalement sur les nuisances sonores excessives et les problèmes de stationnement qui ont fortement perturbé la quiétude des résidents pendant quatre mois.
Lors d’une réunion tenue en novembre 2023, l’adjoint en charge de la communication et du marketing de la mairie de Lambersart a affirmé que la municipalité était limitée dans ses actions, invoquant un contrat d’une durée de quatre ans, établi dans le cadre d’un appel d’offres, « liant » ainsi la ville de Lambersart au propriétaire du bar estival pour 2024.
À la suite de cette déclaration, nous avons demandé une copie de ce contrat prétendument « liant ». Il est apparu que ce contrat était, en réalité, conclu pour une durée d’un an, avec la possibilité de renouvellement annuel par tacite reconduction. En d’autres termes, la municipalité n’était aucunement liée pour 2024 car elle pouvait dénoncer le contrat chaque année.
Mairie de Lambersart : doutes sur la communication
À la lumière de ces trois exemples, il est légitime de questionner la fiabilité du discours émanant de la mairie de Lambersart. Ces récentes affaires soulèvent des doutes quant à la transparence et à la crédibilité de la communication municipale.
Ces incidents s’inscrivent dans un contexte plus large où la contradiction entre les discours sur la transition écologique et les décisions urbanistiques favorisant la densification et le bétonnage des espaces verts est déjà palpable, comme nous l’avons déjà évoqué dans un précédent article.
De plus, les réunions dites de « concertation » et de « démocratie participative » semblent être davantage des formalités que de véritables instances où les opinions des habitants sont prises en compte de manière significative. La mairie semble déjà avoir pris ses décisions sur l’essentiel, ne laissant aux Lambersartois qu’un rôle mineur sur des demandes accessoires.
Face à cette réalité, ne serait-il pas légitime de se demander si la communication de la mairie est guidée par un marketing pré-électoral, par la mise en œuvre d’une idéologie non déclarée ou une volonté d’information juste et sincère ?
Ces questionnements soulignent l’importance pour les citoyens de rester vigilants et critiques vis-à-vis des actions de leurs représentants municipaux, afin de garantir une gouvernance transparente et démocratique.