Aménagement controversé de l’avenue Becquart de Lambersart

Vu de l'avenue Becquart

Un an après la décision de juin 2023 d’une partie des élus de Lambersart de modifier les sens de circulation avenue Becquart, la majorité des riverains directs de l’avenue se dit satisfaite. Cependant, les mécontentements restent largement majoritaires dans toutes les rues adjacentes.

Quatre points de consensus sur "l'affaire Becquart"

Décision municipale : Ce n’est pas les riverains de l’avenue Becquart qui ont décidé de changer les sens de circulation, mais le maire de Lambersart et une partie de ses adjoints.

Légitimité de la réduction du trafic : Il est compréhensible de vouloir réduire le trafic routier devant sa maison. Mais si cette demande est légitime pour l’avenue Becquart, elle l’est aussi pour toutes les autres rues adjacentes.

Déplacement du problème : Le problème du trafic routier sur l’avenue Becquart n’a pas été résolu, il a simplement été déplacé vers les rues adjacentes.

Impact social : Que l’on soit « pour » ou « contre » ce réaménagement, une chose est certaine : cette décision a fracturé les liens sociaux dans le quartier du Canon d’Or, où les tensions entre riverains restent vives.

Bref historique

En 2016, la mairie de l’époque annonçait l’abandon du projet de réaménagement de l’avenue Becquart suite à une consultation où 57 % des riverains s’étaient prononcés contre. A l’époque, ce réaménagement ne concernait que la rue de l’Abbé Lemire.

Cependant, en 2017, la même mairie relançait le projet, avec la volonté affichée de transférer le problème sur les autres rues plutôt que de le résoudre.

Il était alors envisagé de mettre l’avenue Becquart en sens unique de la rue du Bourg à l’avenue Marceau, déviant ainsi le trafic vers la rue de l’Abbé-Lemire. Le premier adjoint de l’époque qualifiait cette initiative de “vrai beau projet”.

Début 2018, le projet est validé par les élus, pour eux, « il n’est pas choquant de partager les nuisances ». 

Fin 2018, le projet est repoussé suite à un retard de la MEL.

En 2020, suite à l’éclatement de la majorité municipale, plus personne à la mairie ne parle du réaménagement. Cependant, une association (Association des résidents de l’avenue Becquart) favorable au projet interpelle les candidats aux élections municipales pour relancer l’initiative. Il rédige un rapport présentant les problèmes de l’avenue Becquart (du carrefour des cinq avenues à la rue du Bourg)

En 2022, la nouvelle mairie annonce la relance du projet et décide d’effectuer deux expérimentations accompagnées de quelques réunions sous tensions mais dites de concertation.

Fin avril, la deuxième expérimentation est lancée mais elle ne parvient toujours pas  à résoudre les problèmes de transferts de trafic routier vers les rues adjacentes et laisse toujours les commerçants en détresse.

Malgré tout, fin juin 2023, la mairie décide de maintenir définitivement cette expérimentation sans vouloir envisager une autre solution.

Pourtant, le collectif du Canon d’Or avait travaillé et proposé une troisième alternative.

Un manque de vision globale pour Lambersart

A Lambersart, la saturation du trafic routier, le manque de stationnements, l’augmentation de la pollution de l’air et des nuisances sonores touchent tous les quartiers.

Les riverains de nombreuses rues expriment leur ras-le-bol face à cette situation.

Ne s’occuper que d’une rue démontre une absence de vision globale de la ville et un manque de volonté politique de résoudre ces problèmes pourtant d’intérêt général.

Il est urgent de réduire le trafic routier qui traverse la ville aux heures de pointe. Cette mesure rendra les routes plus sécurisées pour tous, moins polluées et moins bruyantes.

Quelles solutions pour diminuer le trafic routier à Lambersart ?

Le trafic automobile à Lambersart a connu une augmentation significative au cours des quatres dernières décennies. Il est impératif d’enrayer cette tendance en adoptant de nouvelles approches en matière d’urbanisme et de mobilité :

avenue henri delecaux lambersart

1. Freiner la densification immobilière à Lambersart

Ne serait-il pas judicieux de freiner la densification immobilière à Lambersart ? La construction de nouveaux immeubles n’amène-t-elle pas de nouveaux habitants et donc plus de voitures ?

Or, actuellement, Lambersart fait face à un afflux de projets immobiliers sans précédent, avec plus de 2 000 nouveaux appartements en cours ou prévus (700 à la Briqueterie, 350 sur les pâtures Bonte, 150 à Canteleu rue Sainte-Cécile, etc.).

De plus, Lambersart est déjà la huitième ville la plus densément peuplée de la Métropole Européenne de Lille. Peut-elle continuer à absorber une telle densification urbaine ? La construction de logements ne devrait-elle pas être redistribuée vers des communes moins densément peuplées ?

2. Réviser l'aménagement du territoire

Lambersart peut-elle continuer à servir d’axe principal pour rejoindre les centres d’affaires, commerciaux et administratifs de Lille aux heures de pointe ?

Pour améliorer la mobilité, une révision de l’aménagement du territoire ne s’impose-t-elle pas ?

Les décisions politiques prises au cours des dernières décennies ont entraîné une hyper-densification de la MEL au détriment des cantons des départements du Nord et du Pas-de-Calais, qui se vident.

Est-ce aux Lambersartois de subir les conséquences de ces erreurs politiques ? Aux heures de pointe, ne serait-il pas plus logique de privilégier l’accès à Lille par le sud (via l’A25, l’A1, la N356) ? Et le matin, ne serait-il pas nécessaire de limiter l’entrée de Lambersart qui se fait par la rocade Nord-Ouest ?

3. Stopper le projet de la LINO Nord-Ouest à Lambersart

Ne faut-il pas arrêter le projet de la construction du tracé sud de la LINO Nord-Ouest ?

Permettre la construction de cette voie rapide n’augmenterait-il pas significativement le trafic automobile dans Lambersart ?

4. Instaurer de nouvelles zones bleues

Ne faudrait-il pas instaurer de nouvelles zones bleues sur certaines zones de Lambersart avec badge de stationnement gratuit réservé aux résidents ?

En effet, au Canon d’Or par exemple, de plus en plus d’automobilistes n’habitant pas Lambersart, viennent stationner leur véhicule aux abords des stations V’Lille (avenue Delecaux ou sur le parking à côté de la passerelle République par exemple) pour ensuite gagner Lille en V’Lille.

D’autres garent gratuitement leur voiture à Lambersart et sortent leur trottinette électrique de leur coffre pour partir sur Lille.

Des habitants du Vieux-Lille viennent aussi stationner à la semaine leur voiture à proximité de ces mêmes stations V’Lille puis regagnent leur domicile à vélo.

Enfin, avec les nouvelles zones commerciales et de bureaux en cours de construction ou à venir à Lambersart (Briquéterie, rue Bonte, TDF, …) il y a un risque d’afflux de voitures tampons dans nos quartiers. 

Zones bleues à Lambersart en juin 2024

Conclusion

Bien évidemment, toutes ces mesures ne sont pas de la compétence administrative de la mairie de Lambersart.

Néanmoins, ne relèvent-elles pas toutes de l’action politique que devrait mener le maire et les trois élus que Lambersart compte au conseil communautaire de la MEL ?

Cette liste de mesures n’est pas exhaustive. Il existe certainement d’autres solutions à expérimenter et, le problème étant complexe, certaines mesures expérimentées ne seront peut-être pas d’une grande efficacité.

Encourager les déplacements en vélo et aménager des pistes cyclables est une politique nécessaire mais insuffisante.

Mener une action permanente et prioritaire de diminution du trafic routier et de ses nuisances (pollutions, bruit, …) dans Lambersart entre pleinement dans une vraie politique de transition écologique

Mais cette politique ne peut pas être efficace si elle est faite sur une seule rue comme à Becquart.

Pour préserver et améliorer la qualité de vie à Lambersart, il est nécessaire d’avoir une vision politique globale et réellement concertée.

N’hésitez pas à nous envoyer votre avis à preservonslambersart@gmail.com

 

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